By Bruce Goldsmith
TROUVER la meilleure ascendance dans un thermique est une des compétences les plus importantes en vol. En compétition on passe la moitié du temps à monter le plus rapidement possible, l’autre à planer. Pour le pilote qui vole juste pour le plaisir, passer au-dessus des copains est toujours une sorte de compétition personnelle, mais ce n’est pas facile ; l’ascendance est invisible et il n’y a pas de moyen simple de savoir où trouver le meilleur noyau.
La technique classique
Lorsque vous approchez d’un gros thermique, vous pouvez réellement sentir qu’il vous aspire et que l’air s’écoule vers l’ascendance. Si vous volez face au vent, pénétrer la masse d’air devient plus facile ou si vous volez dans le sens du vent, votre vitesse sol augmente. Cette aspiration ne se produit qu’avec des thermiques vraiment forts. On peut aussi s’en rendre compte s’il y a un thermique sur le côté lorsqu’on est soudain dévié latéralement. L’attraction se produit avant que vous n’entriez effectivement dans l’ascendance et vous indique qu’il s’agit d’une très bonne pompe.
Lorsque vous entrez pour la première fois dans l’ascendance et que le vario commence à bipper, soyez très attentif aux indications que vous transmet la sellette sur la masse d’air pendant que l’aile pénètre dans le thermique.
Vous allez devoir tourner d’un côté ou de l’autre, donc dès les premiers bips du vario, vous devez essayer de décider dans quel sens vous allez virer.
Si vos sensations à la sellette vous indiquent que l’aile se soulève d’un côté et qu’en même temps, vous sentez la tension dans la ligne de frein augmenter du même côté alors le centre du thermique est aussi de ce côté. La meilleure manière de monter dans un thermique c’est de tourner autour du noyau, là où l’ascendance est la plus forte.
Normalement, lorsque vous entrez dans un thermique,
le vario commence à biper faiblement. Ne tournez pas tout de suite : détendez-vous simplement, concentrez-vous sur la visualisation de la forme du thermique, puis essayez de faire votre premier virage dans la direction où vous supposez que se situe le noyau. En approchant du noyau, l’ascendance deviendra de plus en plus forte et le vario se mettra à chanter.
Attendez d’avoir dépassé l’endroit où l’ascendance est la plus forte avant de tourner à nouveau.
Dans un noyau fort de 4 m/s ou plus, en général il faut compter deux secondes après l’avoir dépassé pour commencer à enrouler.
N’oubliez pas d’être attentif aux signaux que l’aile transmet pour doser votre virage.
Si la pression dans les freins est uniforme, alors vous pouvez faire un grand cercle à plat, mais lorsque cela commence à tirer, et qu’une moitié d’aile se soulève vraiment, alors n’hésitez pas à serrer les boulons et à vous mettre sur la tanche. Une mauvaise réaction à ce stade peut signifier l’éjection et la perte totale du thermique.
Le virage inversé
Il existe une autre astuce que j’utilise parfois.
Lorsque j’entre dans un thermique et que je ne sais pas dans quelle direction enrouler, cela signifie souvent que je suis exactement au centre du noyau. Que vous fassiez un 360 à gauche ou à droite n’a pas d’importance : dans tous les cas, vous allez sortir du thermique (surtout s’il est petit). Je fais donc un quart de tour à gauche en entrant dans le noyau puis j’inverse le virage en me penchant fort à droite pour faire immédiatement un 360 à droite. Le quart de tour vous permet de modifier le cap juste avant le noyau pour que votre premier 360 puisse être mieux centré sur le noyau.
Continuez à bosser
Une fois que vous avez estimé l’emplacement du noyau, ce n’est pas fini. Les thermiques changent constamment de forme et de force à mesure qu’ils se frayent un chemin vers le ciel en fonction du vent, des changements de température et des petites inversions. Vous devez constamment recentrer votre cercle. Continuez à être attentif aux feedbacks de votre aile pendant que vous enroulez et essayez de déterminer si l’ascendance est meilleure dans une partie du virage que dans une autre. Lorsque vous ressentez une augmentation de la portance, redressez le cap pendant quelques secondes puis recommencez à enrouler autour de ce nouveau noyau. Souvent, de nouvelles bulles d’air rejoignent la colonne principale et la traversent, créant ainsi un nouveau noyau.
Choisir un gagnant
Lorsque l’on recherche le meilleur noyau dans un thermique, ce n’est pas aussi simple que d’essayer de trouver le cheval gagnant dans une course hippique. Le cheval gagnant est simplement celui qui franchit la ligne en premier. Thermiquer c’est plus compliqué. Lorsque vous essayez de grimper le plus vite possible dans un thermique, vous voulez toujours être sur le cheval de tête, mais le cheval de tête du départ ne sera probablement pas le même cheval qui franchit la ligne d’arrivée en premier. Autrement dit, si vous faisiez la même chose dans une course hippique que lorsque vous enroulez, vous sauteriez de cheval en cheval, en essayant toujours d’être sur le plus rapide.
Ne soyez jamais dépassé
Si quelqu’un monte plus vite que moi dans un thermique, je prends cela comme une insulte personnelle ! Il n’y a aucune raison pour que ça vous arrive pas même avec un oiseau. Les parapentes et les deltaplanes ont tous à peu près le même taux de chute, donc si quelqu’un me dépasse, c’est parce qu’il est dans une masse d’air ascendante plus rapide. Je vais donc immédiatement le rejoindre. Quand je dis le rejoindre, ce n’est pas trois mètres à gauche ou à droite, je veux dire exactement dans le même cercle. C’est important parce qu’il monte déjà depuis un bon moment en essayant de trouver le meilleur endroit, donc là où il se trouve c’est le meilleur point de départ. Une fois que vous êtes exactement dans le même circuit, vous pouvez alors essayer de rechercher une meilleure ascendance.
Essayez au vent
Si vous tourniez dans un thermique et que vous l’avez perdu ou que vous souhaitez retrouver le noyau mais qu’il n’y a aucun indicateur autour de vous (oiseaux ou parapentes), alors se placer au vent du thermique est un bon pari.
Lorsqu’un le thermique se déclenche il dérive avec le vent. Les thermiques faibles dérivent plus que les thermiques forts. Pour cette raison, si vous êtes dans un thermique faible, il est fort probable qu’en cherchant au vent de ce thermique vous trouviez un thermique plus fort provenant de la même zone de déclenchement.
Lorsque je remonte au vent et que la portance augmente progressivement – je continue à voler face au vent jusqu’à ce que la portance commence à diminuer, puis je fais demi-tour pour revenir dans la zone d’ascendance plus forte que je viens de traverser. Il est surprenant de constater que cette astuce thermique fonctionne très souvent.
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